Ouest-France En Palestine, au coeur de la poudrière - Saint-Malo
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France Chapa s'est rendue pendant trois semaines en Israël et en Cisjordanie. Un séjourdans une des régions les plus instables du monde. Elle raconte, avec son regard de militante.
Entretien
France Chapa,
présidente de l'Association France Palestine Solidarité du pays de Saint-Malo.
C'était votre premier séjourlà-bas ?
Non, je me suis rendu en Palestine l'an dernier pendant onze jours. Cette année, j'y suis retournée en octobre, pendant trois semaines dont une semaine de récolte des olives. Ce sont mes premiers voyages alors que je me bats pour le peuple palestinien depuis plus de trente-cinq ans. Le premier voyage avait été très émouvant, j'en ai pris plein les yeux et plein le coeur.
Étiez-vous libresde vos mouvements ?
Oui, même si je suis connue pour mes activités militantes, je n'ai pas eu de problème pour circuler en Israël et en Cisjordanie. Avec trois amis de Guérande, j'ai parcouru Jérusalem, Jéricho, la Mer Morte, la Vallée du Jourdain, Nazareth, Tibériade. Les occidentaux comme moi peuvent aller partout alors que les habitants qui vivent ici, depuis des siècles, ne peuvent pas se déplacer.
Quelle image vous a le plus marqué ?
En longeant la Mer Morte, c'est là que j'ai ressenti physiquement l'occupation. Sur des kilomètres carrés, à perte de vue, l'endroit est une zone militaire. On sent une tension. Ce qui est frappant c'est qu'un aussi petit territoire menace la paix dans le monde. La Cisjordanie est grande comme l'Ille-et-Vilaine. Israël s'étend sur une superficie équivalente à celle dela Bretagne.
Comment est né votre engagement de militante ?
Mon grand-père était déjà engagé, aux côtés de la Résistance à Paris. Mon fils l'est également, à sa manière. Pour ma part, le déclic s'est produit au moment de la guerre des six jours, en 1967. J'étais lycéenne, j'avais 16 ans. J'ai découvert à ce moment-là l'histoire du peuple palestinien. À 17 ans, j'ai adhéré puis milité au parti communiste.
Que souhaitez-vous pour cette région du monde ?
Je ne suis pas antisémite, je suis contre la politique de l'État d'Israël. La bande de Gaza est victime d'un blocus depuis trois ans, qui appauvrit les habitants dans des conditions révoltantes. Je demande le respecte du droit international, le retour aux frontières telles qu'elles existaient avant 1967.
Gardez-vous espoir pour l'avenir ?
Israël et les territoires palestiniens font partie des poudrières du monde, qui peuvent exploser à tout moment et se propager aux pays voisins. La paix est fragile. Mais l'Histoire a montré que les colonialismes ne durent jamais.
Samedi 16 janvier, à 17 h 30, assemblée générale de l'Association France Palestine Solidarité à la salle de la Madeline, avenue des Comptoirs. À cette occasion, l'après-midi, le public pourra regarder une exposition sur la Palestine, avec des photographies du voyage de France Chapa.
Olivier BERREZAI.