Déclaration politique commune du parti communiste d’Israël et du Parti du Peuple Palestinien

Publié le par ag94

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L’avenir de Jérusalem-Est n’est pas identique à celui de Tel-Aviv

mais à celui de Ramallah et Naplouse !

 

La Ville de Ramallah a accueilli cette semaine une réunion entre dirigeants du Parti communiste d’Israël et du Parti du Peuple Palestinien. La rencontre a été consacrée à une discussion sur les derniers événements politiques et aux moyens de renforcer les liens bilatéraux entre les deux partis.


Avec à sa tête Mohammed Naffa‘, secrétaire général du parti, la délégation du Parti communiste d’Israël était composée de Issam Makhoul, Tamar Gozansky, Abdullah Abu Ma’rouf et Aida Touma, membres du Politburo. Avec à sa tête Bassam Al-Salhi, secrétaire général, la délégation de Parti du Peuple Palestinien était composée de Hanna Amireh, Afaf Ghatasheh, Rida Nateel et Fadwa Khader, membres du Politburo.


Les deux partis ont fermement condamné l’escalade israélienne menée contre les Palestiniens par le gouvernement d’extrême-droite que dirige Benjamin Netanyahu, et les mesures actuelles —à savoir la campagne de colonisation dans la ville de Jérusalem et en Cisjordanie, et les attaques contre les lieux saints, en particulier la Mosquée Al-Aqsa à Jérusalem. Ils ont aussi condamné les actes de l’armée d’occupation qui, entre autres, a tué de sang-froid quatre jeunes Palestiniens dans le district de Naplouse.


Les deux partis ont dénoncé le siège criminel qu’Israël continue d’imposer à la Bande de Gaza et qui pèse de manière tragique sur le bien-être de ses habitants. Ils ont considéré que le siège est une forme criminelle de punition collective imposée au peuple tout entier et une violation flagrante des lois fondamentales de la communauté internationale et des Conventions de Genève. Les deux partis ont exigé la fin immédiate du siège et ont promis de continuer à lutter dans cet objectif.


Les deux partis sont tombés d’accord sur les dangers de la division interne palestinienne qui sert de prétexte pour faire passer, avec l’aide des États-Unis, les pires complots de l’occupation. Le complot a pour but d’en finir avec les droits nationaux du peuple palestinien, principalement son droit à l’autodétermination et à l’indépendance. Les deux parties ont affirmé que la question de la division n’est pas une affaire privée entre les deux camps palestiniens mais un danger qui pèse sur l’avenir du peuple palestinien et de leur stratégie de libération. Ils ont exigé la restauration de l’unité politique et géographique entre les deux parties de la mère-patrie et la signature du pacte de réconciliation nationale formulé par l’Égypte, qui est la bonne démarche pour parvenir à l’unité dans le but de contrecarrer les plans des ennemis du peuple palestinien et de ceux qui comptent sur la division pour mettre à exécution leurs projets expansionnistes et liquider le projet national palestinien.


Le Parti communiste d’Israël a insisté sur la relation intrinsèque qui existe entre occupation et oppression d’un autre peuple et les attaques contre les libertés à l’intérieur d’Israël ; il a souligné que les politiques d’expansion et d’occupation accroissent les tensions et les manifestations de racisme contre les citoyens arabes à l’intérieur d’Israël. Le parti communiste d’Israël a ajouté que ces actes intensifient les violations et les attaques contre les forces démocratiques juives qui luttent pour la fin de l’occupation, l’arrêt de la colonisation et la fin de toutes les agressions contre les droits du peuple palestinien. Le Parti du Peuple Palestinien a salué le Parti communiste israélien et ses alliés du Front Démocratique pour la Paix et l’Égalité ainsi que les Arabes israéliens et les forces juives qui s’opposent à l’occupation par leur lutte continue et déterminée aux côtés de la résistance populaire acharnée contre le Mur d’Apartheid à Bil’in et Ni’lin, qui est devenue un modèle unique et le symbole de la lutte.


Les deux partis ont réaffirmé leur position historique qui stipule que la solution juste et permanente à la cause palestinienne passe par la reconnaissance du droit à l’autodétermination du peuple palestinien et de son droit à la création d’un état national avec souveraineté sur tous les territoires palestiniens occupés en 1967 avec Al-Quds pour capitale, et par le soutien à la cause des réfugiés palestiniens conformément à la Résolution 194 de l’ONU. C’est la seule manière d’aboutir à une solution à deux états qui permette aux deux états de vivre dans la paix et la stabilité. Les deux partis ont souligné que, si radicales que puissent paraître ces résolutions, essayer de circonvenir la solution à deux états comme définie ci-dessus ne ferait que consolider l’état d’occupation et la négation des droits du peuple palestinien à l’autodétermination.


Dans ce contexte, les deux partis rejettent les exigences de l’establishment israélien en matière de reconnaissance de la judéité de l’état israélien : d’une part, ils considèrent ces exigences comme un instrument d’exclusion de la minorité nationale arabe d’Israël et de refus de ses droits civils et nationaux, et, d’autre part, ils considèrent qu’elles ont pour but de mettre un champ de mines politique et raciste en travers de la route de tout progrès politique et de toute juste solution à la cause des réfugiés palestiniens. Les deux partis ont déclaré que ces exigences sont inacceptables et ont souligné nécessité de les combattre, d’en mettre en évidence les tenants et aboutissants, et de les contrecarrer.


Les positions des deux partis concordent sur l’inutilité de toutes négociations directes ou indirectes tant que le gouvernement d’extrême-droite actuel poursuivra sa politique provocatrice d’implantation dans les Territoires Palestiniens Occupés, particulièrement à Jérusalem-Est Occupée .Les deux partis ont affirmé que Jérusalem-Est Occupée n’est pas, comme le revendique Netanyahu, comme Tel-Aviv mais identique à Ramallah, à Naplouse et au reste des villes villages palestiniens sous occupation, et que ce qui s’applique au reste de la Cisjordanie et à la Bande de Gaza s’applique à Jérusalem-Est Occupée. Les deux partis ont affirmé qu’exiger le retour des Palestiniens à la table de négociations sans conditions préalables n’a aucun sens : les deux ont souligné qu’il est vain de reprendre des négociations sans conditions préalables permettant la fin de l’occupation, la libération et l’indépendance du peuple palestinien, et l’application des résolutions de reconnaissance internationales.


Les deux partis se sont aussi accordés sur la nécessité d’exiger au préalable un cahier des charges des négociations contraignant basé sur le retrait définitif aux frontières 1967 et sur l’arrêt total et complet des colonies comme conditions sine qua non pour toute entrée en négociations. Les deux partis ont aussi convenu de la nécessité de s’investir pleinement au niveau international pour pousser Israël à respecter les résolutions de loi internationale. Pour eux, tabler uniquement sur la médiation américaine et s’en rendre entièrement dépendant n’aura aucune issu positive en raison du partenariat stratégique entre Israël et les États-Unis, —qui fait de la politique américaine un problème plutôt qu’une partie de la solution. Les deux partis ont indiqué que s’en remettre à ce seul type de négociations ne peut plus déboucher sur rien et qu’il est maintenant nécessaire d’activer et de développer d’autres points forts palestiniens, en particulier de soutenir la montée de la lutte populaire et de la résistance et de placer la communauté internationale ainsi que le Conseil de Sécurité et les diverses organisations internationales en face de leurs responsabilités afin d’exercer une pression sur Israël pour qu’il mette fin à son occupation et se soumette aux résolutions de loi internationale. Ils soutiennent, ont-ils souligné, le Parti communiste d’Israël et ses alliés dans leur combat pour inciter l’opinion publique israélienne à défendre la paix, —contre l’occupation, les colonies et les provocations à Jérusalem-Est Occupée, comme cela s’est récemment produit à Sheik Jarrah.


En fin de réunion, les deux partis ont décidé ensemble de continuer à se rencontrer régulièrement, de se coordonner et de coopérer dans divers domaines politiques, dans les domaines du syndicalisme, de l’éducation, de la cause féminine, etc. Ils ont décidé de former des commissions de travail sur ces questions.


Le 25 mars 2010

Traduction : M.C.

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