Amnesty International : Israël doit arrêter la démolition de maisons palestiniennes PDF Print E-mail Ecrit par PNN - Traduit de l'anglais par L. Moulard

Publié le par ag94

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Jérusalem, PNN - L'organisation Amnesty International a appelé les autorités israéliennes à mettre fin aux démolitions de maisons qui laissent des milliers de Palestiniens dans la précarité de la peur quotidienne d'être chassés de chez eux.

Un nouvel exposé -
As safe as houses ? Israel's demolition of Palestinian homes (Aussi sûr que des maisons ? La démolition de maisons palestiniennes par Israël) - révèle l'ampleur avec laquelle les forces israéliennes détruisent des habitations et autres structures dans les Territoires palestiniens occupés, prétendant qu'elles avaient être construites illégalement.

D'après les Nations Unies, en 2009, plus de 600 Palestiniens - dont plus de la moitié sont des enfants - ont perdu leur maison après leur démolition sur ordre des autorités israéliennes.


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Les Palestiniens vivant sous occupation israélienne font face à des restrictions si serrées concernant ce qu'ils peuvent construire et où ils peuvent construire, que leur droit pour des habitations suffisantes et satisfaisantes est violé", soutient Philip Luther, le directeur-adjoint d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

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Les autorités israéliennes placent les Palestiniens dans une situation intenable. Qu'importe le choix qu'ils font, ils se trouvent face à une absence de domicile.

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La majorité des gens se voient refuser les permis de construire par Israël, même après de longues et chères procédures bureaucratiques et légales. Ils ont donc peu d'autres choix que de faire sans autorisation officielle. Mais comme ils le font, ils savent que ces constructions pourraient bientôt être détruites par les bulldozers israéliens."

Les démolitions sont en général mises en oeuvres sans avertissement quant à la date, ne laissant aucune chance aux Palestiniens de sauver leurs biens ou trouver un refuge. Les Nations Unies estiment que quelques 4 800 ordres de démolition sont en attente.


Sous la loi israélienne, les familles éjectées n'ont pas le droit à un logement de rechange ni à une compensation, ce qui signifie que beaucoup ont à faire face à l'absence de logement et à la destitution en ne pouvant compter que sur la famille, les amis et la charité.


Alors que les maisons sont souvent ciblées, les autorités israéliennes ont également délivré de ordres de démolition contre des écoles palestiniennes, des cliniques, des routes, des citernes à eau, des pilonnes électriques, des hangars et des abris pour animaux.


Les Palestiniens vivant dans le petit village de Khirbet Tana, dans la Vallée du Jourdain, ont dû reconstruire leurs maisons deux fois en cinq ans.


En 2005, les autorités israéliennes ont démoli l'école du village tout comme un certain nombre d'habitations, abris pour animaux et citernes.


Les villageois avaient reconstruit leur maison, mais le 10 janvier 2010, les forces israéliennes sont revenues. Elles ont démoli la maison de cent Palestiniens, laissant sans-abris 34 enfants, ainsi que l'école du village, pour la deuxième fois. Ils ont également détruit 12 enclos pour chèvres et moutons, principale source de revenu du village.


Raeda Nasasreh, 24 ans, mère de deux enfants, raconte à Amnesty International que "l
es jeeps de l'armée sont venues à 6h du matin. Les gens les ont vues dans la vallée et ont commencé à emmener ce qui leur appartenait.

"Nous n'avons même pas eu le temps de finir de traire les brebis. Ils ont tout démoli là-bas. A 9h30, ils avaient terminé."

En octobre 2009, les forces israéliennes ont détruit la maison de Rida Nimr et de son mari Nimr Ali Nimr, dans le quartier palestinien de Jabal al-Mukabbir. Trois générations de la famille, dont cinq enfants, se sont retrouvées sans-abris.


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Quelques 30 policiers et forces spéciales, accompagnés par trois bulldozers conduits par des contractuels civils, sont arrivés pendant que les enfants dormaient. La police a rapidement entouré et bouclé la zone", explique Rida.

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La force de démolition a seulement sorti quelques provisions de la maison avant qu'ils ne la démolissent, et ne nous ont pas autorisé à sortir quoi que ce soit, à part l'ordinateur portable de notre fille Amal qui en a besoin pour ses études universitaires, et ce après les en avoir suppliés."

Amnesty International a appelé les autorités israéliennes à mettre fin immédiatement à toutes les démolitions dans les Territoires palestiniens occupés, incluant Jérusalem-est.


L'organisation ajoute que les autorités devraient également transférer la responsabilité des politiques de planification et de construction ainsi que la régulation aux communautés palestiniennes locales.


De plus, les autorités israéliennes doivent stopper la construction ou l'expansion des colonies israéliennes dans les Territoires occupées, ce qui constituerait une première étape vers le retrait des civils israéliens vivant dans ces colonies.


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Les ordres de démolition et d'expulsion ne détruisent pas seulement la maison des gens. Ces ordres les emportent loin de leurs biens et de l'espoir d'un avenir sûr", conclut Philip Luther.

 

http://french.pnn.ps/index.php?option=com_content&task=view&id=4920&Itemid=1

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