En 1936, Gabriel Péri écrit...

Publié le par ag94

 

Extraits :

« [...] Cette révolte était-elle justifiée ? Nous croyons qu’elle est parfaitement justifiée. Nous ajoutons qu’à notre avis on se trompe lourdement en l’assimilant à un mouvement antisémitique. L’antisémitisme nous est profondément odieux. Mais ce n’est pas contre les juifs considérés comme tels que se rebellent les Arabes. C’est contre une forme d’exploitation imaginée et mise en train par l’impérialisme britannique. Au fond, sous prétexte de foyer national juif, s’est organisée en Palestine une véritable spoliation des Arabes.

[...] Il y a mieux, une véritable chasse aux ouvriers arabes a été organisée par [...] l’Histadrouth [organisation syndicale sioniste]. Chaque année, à la fête de la cueillette des oranges, de véritables expéditions punitives sont organisées par les troupes d’assaut sionistes sur les chantiers, dans les usines d’où les ouvriers arabes sont impitoyablement chassés. Voilà comment le sionisme organise des pogroms à rebours. Les méthodes que nous mentionnons sont très exactement celles que l’hitlérisme emploie à l’égard des juifs en Allemagne.
Comment dans ces conditions, la population arabe ne s’insurgerait-elle pas avec vigueur ? Les chefs de cette révolte ont eu soin de répéter cent fois qu’ils n’entendaient pas donner dans l’antisémitisme. Ils veulent lutter contre l’impérialisme britannique et contre son allié le sionisme. Ils réclament l’arrêt de l’immigration juive passée de 80.000 en 1914 à 450.000 en 1935.


Ce n’est pas là, quoi qu’on en dise, un mot d’ordre anti-juif.
C’est dans le respect du droit d’asile, c’est dans la solidarité internationale contre le fascisme, et non pas dans la complicité avec une entreprise suspecte de spoliation, que nous entendons défendre la cause des juifs persécutés par l’hitlérisme.

[...] La cause des travailleurs juifs, pourchassés par les dictatures fascistes, n’est pas celle des expropriateurs des grandes sociétés sionistes et de leurs troupes d’assaut. Elle se confond avec celle des opprimés de toutes couleurs et de toutes races qui ne veulent pas se laisser dépouiller ».

L’Humanité, 26 mai 1936.

repris par l’excellent blog le petit blanquiste

(*) Gabriel Péri fut fusillé par les nazis, le 15 décembre 1941, au mont Valérien, avec 92 autres otages.

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