Un tribunal Russell pour la Palestine l'Humanité
Leïla Shahid et Pierre Galand ont lancé mercredi cette instance symbolique chargée de juger les responsables israéliens. Bruxelles, correspondance.
« Ce n’est que par le droit et par la justice qu’on parviendra à la paix », cette phrase martelée par Leïla Shahid, la déléguée générale de Palestine auprès de l’UE, on l’a entendue dans toutes les langues, mercredi à Bruxelles où se tenait la conférence introductive du tribunal Russell sur la Palestine. Son but affiché est, en s’appuyant sur diverses résolutions internationales, dont le tout récent rapport Goldstone sur la guerre à Gaza, de « réaffirmer la primauté du droit international comme base de règlement du conflit israélo-palestinien » et « d’identifier les manquements à l’application de ce droit pour en condamner tous les auteurs devant l’opinion publique internationale ».
Un tel tribunal avait été mis sur pied en 1967 sur le Vietnam, présidé par Jean-Paul Sartre, a rappelé le professeur Marcel-Francis Kahn, qui y avait participé. D’autres personnalités prestigieuses font partie du comité d’organisation (1), comme l’ambassadeur Stéphane Hessel, un des auteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. « Cette fois, s’est-il écrié, Israël est allé trop loin. C’en est fini de l’indulgence coupable et du silence complice. »
Washington mais aussi les principales capitales européennes, Paris en tête, sont les principaux responsables de ces complicités, comme l’ont souligné des personnalités bien placées pour en juger comme l’ex-premier ministre des Pays-Bas Dries Van Agt. Le Belge Pierre Galand, qui préside le Comité européen des ONG sur la question de Palestine, a annoncé le calendrier des sessions dont la première se tiendra à Barcelone le 1er mars, la seconde à Londres et la troisième en Afrique du Sud.
Françoise Germain-Robin
(1) Voir la liste complète sur le site www.russelltribunalonpalestine.org