S.Vadon. L'étudiante sort des clichés battus

Publié le par ag94

3040585431_0ebb138a26_z.jpg

http://quimper.letelegramme.com/local/finistere-sud/quimper/ville/s-vadon-l-etudiante-sort-des-cliches-battus-26-12-2010-1159750.php

 

La jeune Quimpéroise Sophie Vadon expose, jusqu'au 2janvier, vingt photos de femmes palestiniennes, aux halles de Douarnenez. Images d'un séjour dans le camp de réfugiés de Rashidieh, au Liban.


Trois semaines passées l'été dernier auprès de femmes du camp de réfugiés palestiniens de Rashidieh, au Liban (Le Télégramme des 17 et 23octobre). Une immersion rendue possible par l'association de jumelage douarneniste avec ce grand camp implanté à 80km au sud de Beyrouth, en bordure de Méditerranée. Trois semaines de rencontres, d'instants de vie partagés au quotidien, d'intimité levée sans le voile... Et, au retour, vingt photos d'une belle sensibilité, d'abord exposées à Paris en novembre puis à Douarnenez en ce moment même. Certains de ces clichés illustrent parfaitement l'intention de leur auteur, Sophie Vadon: «Montrer ces femmes palestiniennes, musulmanes, telles quelles et pas forcément telles que l'Occident les perçoit ou les décrit régulièrement».

«Elles s'accrochent...»

La jeune Quimpéroise (22 ans), éprise de voyages et de photos, a surtout trouvé sur place «des femmes évidemment parfois angoissées de vivre dans un camp, parfois désespérées d'êtres privées de droits fondamentaux, mais pas du tout résignées à l'ombre des hommes du camp». «Beaucoup croient malgré tout en l'avenir, elles construisent des projets de vie, s'accrochent à des activités rendues possibles par le microcrédit pour faire vivre leur famille, pour payer des études à leurs enfants», rapporte l'étudiante à l'école supérieure de commerce de Lille. «J'en ai vu un certain nombre, bien décidées à ne pas revivre ce que leurs aînés ont vécu, une vie sans droit, une vie parquée jusqu'à la mort», décrit-elle.

Pause sur la plage

«D'après ce que j'ai compris, les plus ou moins jeunes femmes que j'ai rencontrées voient moins la Palestine comme un objectif de retour sur une terre qu'elles n'ont pas connu, que comme la perspective de bénéficier enfin de droits civiques», complète Sophie Vadon. L'une de ses images montre, par exemple, une femme qui se détend sur la plage à l'ombre d'un parasol. Elle boit un café, fume une cigarette. «J'ai pu observer cela au Sri Lanka, au Brésil, en Roumanie ou à l'Ile-Maurice où je suis allée, sac au dos, à la rencontre des populations. Souvent, les femmes et les hommes s'adaptent à l'environnement dans lequel ils vivent. Même contraints, ils trouvent quelques instants de respiration, quand ce ne sont pas de vrais moments de joie», commente la photographe. Une chose a changé pourtant dans ce voyage-là. Sophie Vadon a reçu les conseils avisés du photo-reporter Julien Quideau, croisé, lui, tout près, à Douarnenez.

  • Bruno Salaün
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article