Raciseme en Israël: confondant.

Publié le par ag94

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Chèr(e)s ami(e)s,
 
Veuillez trouver dans les fichiers attachés l'annonce pour la soirée "Tarabout" le 8 décembre, ainsi qu'un article paru dans la presse israélienne au sujet du racisme ambiant en Israël, traduit de l'hébreu par les soins de Michel Bilis, membre du Bureau francilien de l'UJFP. Il s'agit de l'histoire d'un Français installé dans la ville israélienne de Raanana. Cet article nous donne une idée de l'ampleur de la tâche des associations antiracistes comme Tarabout. Joyeuse Hanouka à tout le monde,
 
Richard Wagman
Président
UJFP Ile-de-France
 
Union juive française pour la paix (UJFP)
21 ter, rue Voltaire
75011 Paris
 
Tél. national : 06 68 12 78 21
Tél. Ile-de-France : 01 42 02 59 76
Site : www.ujfp.org
 

 

 

 

 

Raanana : la sortie anti-arabe du nouveau conseiller municipal

 

 

  «  Le grand nombre d’arabes en ville est une des choses qui suscite le plus ma colère. Nous laissons faire tandis qu’ils sont en train de prendre le dessus. Ils voudront bientôt une mosquée. » Le docteur Shlomo Lisha, premier français au conseil municipal de Raanana, dégaine tous azimuts.

 

 

Jeudi prochain, pour la première fois, un français fera son entrée au conseil municipal de Raanana. Il fera vraisemblablement, beaucoup parler de lui : il s’appelle Shlomo Lisha, dentiste de son métier, et il professe, c’est le moins qu’on puisse dire, une idéologie controversée.

 

Dans une première interview, il fait part de ses intentions révolutionnaires pour la ville, et pourquoi il se sent comme un citoyen de deuxième catégorie. Voici ce qu’il pense de la présence des arabes dans la ville : son principal sujet de mécontentement, selon ses dires. « Il nous faut nous réveiller, sinon il se passera ici la même chose qu’en France », déclare t’il de façon catégorique.

 

Nouvellement élu à Raanana, il n’a pas encore pris ses fonctions, mais il s’est déjà mis au travail. Il a de grands projets : il veut promouvoir la population française dans la ville, améliorer l’enseignement religieux, mais surtout, il veut s’attacher à tout faire pour préserver le caractère juif de l’Etat.

 

« Il faut se battre pour l’Etat », a déclaré Lisha, cette semaine. « Nous avons créé un mouvement local que nous avons intitulé : « Réveillez- vous », …. « Nous voulons, avec l’aide de Dieu, préserver le caractère juif et l’intégrité du pays. C’est mon Etat, Je suis né en Tunisie, et j’en suis parti. J’ai vécu en France, et je l’ai quittée. Maintenant, je suis ici et je ne veux pas partir ni partager l’Etat avec qui que ce soit. »

 

 

Le souci patriotique des frontières de l’Etat cède très vite la place aux idées extrémistes sur nos voisins arabes et sur la façon dont il conviendrait de les traiter. « Quand mon fils faisait son service militaire, il est entré, par erreur, à Hébron, en compagnie de quelques autres soldats, et ils ont failli se faire lyncher ». Il poursuit : « Deux soldats ont été blessés et Tsahal n’a même pas réagi. J’ai été très déçu. On ne les a pas punis, on ne les a pas enfermés dans la Casbah, on n’a pas dynamité des boutiques ». « La morale de cette histoire c’est qu’on peut s’en prendre aux soldats de Tsahal, et on donne à penser aux arabes qu’ils peuvent tout faire. On ne peut pas construire dans les territoires, mais eux, les arabes, peuvent construire tout ce qu’ils veulent. Il y a aussi beaucoup d’accidents de la circulation à cause d’eux : ils conduisent sans permis et sans plaque d’immatriculation ».

 

 

 

« J’aime les arabes »

 

Lisha n’hésite pas à dire très explicitement sa crainte de la présence d’arabes dans la ville.  « Il y a des choses dans la ville qui m’exaspèrent, et notamment, le nombre d’arabes à Raanana », dit-il. « J’aime les arabes, mais qu’ils restent chez eux ».

 

« Moi, je ne vais pas à Oum Al Fakhem, tandis qu’eux, ils viennent librement jusqu’ici. Je me retrouve avec eux dans l’ascenseur du bâtiment de mon dispensaire, et je me sens étranger dans mon propre pays. Je ne sais pas comment on pourrait les empêcher d’entrer à Raanana, mais il faut penser à des solutions, face à cette situation ».

 

 

« Il faut simplement leur expliquer que nous ne sommes pas des plaisantins. Ils ne connaissent pas l’hymne, il ne faut pas les encourager à rester ici, dans ce pays. Il faut leur rendre la vie dure, mais nous faisons tout le contraire. Nous leur rendons la vie facile, et la nôtre difficile. Si on est dur avec eux, on en recueillera les fruits ».

 

 

Lisha tente d’expliquer d’où il puise une telle inspiration. « Il faut se réveiller, autrement, il se produira exactement la même chose qu’en France. Au début, ils sont entrés pour travailler dans les usines, puis leurs femmes ont aussi commencé à travailler, et maintenant ce sont eux qui dominent ».

 

 

« Nous assistons à cela dans l’indifférence ; déjà deux pharmaciens arabes travaillent avec mon épouse. Bientôt, les arabes diront qu’ils travaillent dans la zone industrielle et qu’ils veulent une mosquée sur place. Ils vont librement dans notre pays, ils parlent arabe, ils rient au centre commercial, et un peu partout. Tu vas les voir et tu leur dis : « Attendez, c’est mon Etat ou c’est le vôtre ? », dit-il en colère.

 

 

Lisha est né en Tunisie où il a vécu jusqu’à l’âge de 18 ans. Il est ensuite parti en France où il a fait des études d’odontologie. Il a rencontré Olivia, son épouse, lors d’une visite en Israël pour un stage volontaire dans l’armée. « Nous habitions dans la banlieue au sud de Paris. Nous nous étions installés dans un endroit pas très confortable, car il était clair que nous allions émigrer en Israël. Nous pensions que si nous habitions dans Paris, nous n’aurions peut-être plus envie de partir. Nous avons donné à nos enfants des prénoms hébreux, sachant que nous ne resterions pas en France. Nous avons émigré en Israël en 1998, moi-même, ma famille et mes parents, et j’ai une fille âgée de 7 ans, « sabra » née ici.

 

« Nous sommes arrivés au centre d’intégration, et, au début, on était déçu. On ne se sentait pas au pays, il n’y avait pas de marché, il n’y avait même pas un endroit où acheter un fallafel. Nous recherchions avant tout, des lieux israéliens authentiques, mais il était difficile d’en trouver à Raanana ».

 

Avec le temps, et bien que ce n’ait pas été simple, ma femme et moi, nous nous sommes intégrés à la ville. Mon épouse, qui est pharmacienne de métier, et moi-même, nous avons dû passer à nouveau toutes les épreuves pour faire reconnaître nos diplômes professionnels. C’était humiliant, mais nous l’avons accepté, car nous aimons Israël. Le travail ici est à peu près le même qu’en France, mais les revenus sont le tiers ou le quart de ce que nous gagnions là-bas.

 

 

Selon Lisha, il y a à Raanana, environ 2000 familles françaises, soit quelques 8000 habitants, qui représentent à peu près 10% de la population locale. Lisha, on l’a vu, sera le premier représentant politique local de cette population.

Lisha raconte que, si lui-même et son épouse se sont acclimatés dans cette communauté, il n’en n’a pas été de même pour tous les français : « Les obstacles de la langue sont importants, et beaucoup de français continuent de travailler avec la France, ou même en France, car ils n’assimilent pas l’hébreu. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai accepté d’aller au conseil municipal ; cela ne faisait pas partie de mes projets ».

 

 

Article de Nathalie Bienstock

Publié le 19.11. 2010 sur Ynet (édition électronique de Yéddiot Akhraronot)

 

 

Traduit de l’hébreu par Michel Bilis

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