Le poignard d’Obama dans le dos de la paix et de l’État palestinien Par Patrick Le Hyaric, directeur de l’Humanité et député au Parlement européen, membre de la commission des relations
De pseudo-discussions en tergiversations, le gouvernement nord-américain vient, en n’exigeant plus l’arrêt de la colonisation par Israël en Palestine, de porter un mauvais coup contre la paix. C’est la négation totale du droit international. Personne ne peut comprendre cette impunité totale dont jouit la direction israélienne de la part de toutes les instances internationales.
Accepter la poursuite de la colonisation et la destruction des maisons à Jérusalem-Est revient exactement à renier les résolutions des Nations unies sur les frontières des deux États. C’est accepter ce qu’on ne peut qu’appeler « une occupation » d’un État – Israël – sur un autre État, la Palestine. On veut nous faire croire, une fois de plus, qu’il s’agit d’une démarche tactique. C’est faux ! L’histoire prouve désormais que les États-Unis et d’autres sont des soutiens actifs à la politique des gouvernements israéliens successifs contre la création d’un État palestinien. La direction israélienne est la seule au monde à bénéficier de tels soutiens contre tous les principes de droit universellement reconnus.
Aussi, incompréhensible et inadmissible est la position de M. Obama, refusant la reconnaissance par le Brésil et l’Argentine, ces derniers jours, de l’État palestinien.
Tout cela tourne le dos à l’objectif proclamé de M. Obama de faire de « la résolution du conflit israélo-palestinien », l’un des grands objectifs de son mandat.
Cette volte-face de la direction américaine ne servira qu’à légitimer la poursuite de l’inadmissible colonisation et à encourager le rouleau compresseur de la direction israélienne à spolier avec violence le peuple palestinien.
Revenant d’une tournée à Gaza et en Cisjordanie, avec d’autres parlementaires européens, je dois témoigner de la demande pressante des parlementaires palestiniens, des forces politiques, des associations, de la société palestinienne que l’Union européenne s’implique activement dans un processus de paix.
Que le mouvement associatif, politique, pacifiste, ici en France et en Europe, qui réclame la justice et la paix entre les deux États, se remobilise, intervienne de multiples façons auprès de l’administration américaine, des autorités européennes et du gouvernement français pour qu’enfin s’ouvre un véritable processus de paix.
Que l’Union européenne et sa nouvelle ministre aux Relations extérieures montrent qu’elles servent à quelque chose.
Il faut reprendre le processus de paix, arrêter la spoliation du peuple palestinien et la colonisation.