À l'attention de Bono: vos Gandhi palestiniens existent … dans les cimetières et dans les prisons Par emcee

Publié le par ag94

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Bono, c'est ce chanteur de variétés qui sillonne la planète pour prôner la paix, la fin de la pauvreté, la non-violence, le commerce équitable, la protection de l'environnement, que sais-je encore – bref, le genre de trucs qui attirent les foules émues à ses concerts mégalos et qui paient rubis sur l'ongle, croyant qu'il va sauver le monde avec leur pognon.
Bono, c'est le gars qui, quand il est à Rome, suscite la question: "mais qui c'est le type en blanc au balcon à côté de Bono?".
Sollicité par le New York Times pour écrire des chroniques sur leur page de tribune libre, il en a publié une première (voir à la fin du billet) où, dans un paragraphe intitulé ‘Viva la (Nonviolent) Revolucion‘ (ça fait plus sincère et authentique en espagnol, non?), il cite la Corée du N, le Myanmar … et la Palestine. La Palestine à qui il demande de se mettre désormais aux méthodes de résistance civile non-violente.
Rien sur Israël, évidemment, qui les applique scrupuleusement, comme on le sait.
Ou bien, c'est de l'ignorance crasse – et alors, on se demande bien pourquoi on lui donne la parole et pourquoi il s'arroge le droit de représenter les opprimés auprès des chefs d'Etat du monde entier – ou bien nous avons affaire ici à un agent de propagande de l'Occident déguisé en chanteur pop.
J'ai ma petite idée.

Traduction de l'article d'Alison Weir, Your Palestinian Gandhis Exist ... in Graves and Prisons / Calling Bono", publié le 8 – 10 janvier 2010 dans CounterPunch

À l'attention de Bono: vos Gandhi palestiniens existent … dans les cimetières et dans les prisons

Cher Bono,
Dans votre récente rubrique du New York Times "dix propositions pour les dix prochaines années", vous avez écrit:

"Je placerai mes espoirs sur la possibilité – si éloignée soit-elle à l'heure actuelle – que … les gens qui vivent dans des endroits où règnent la colère et le désespoir, des endroits comme les Territoires Palestiniens, se trouvent un jour leurs Ghandi, leurs Martin Luther King, leur Aung San Suu Kyi".

Vos espoirs se sont déjà réalisés pour ce qui concerne les Territoires palestiniens.
Hélas, ces Gandhi et ces Martin Luther King ont été assassinés ou sont en prison.
Le jour où paraissait votre article qui nourrissait l'espoir de voir émerger un jour ce genre de leaders, trois d'entre eux se morfondaient dans les geôles israéliennes. Personne ne sait combien de temps ils seront détenus ni dans quelles conditions; la torture est monnaie courante dans les prisons israéliennes.
Au moins 19 Palestiniens ont été tués ces 6 dernières années seulement, lors de manifestations non-violentes contre le mur d'apartheid israélien qui confisque des terres cultivables et emprisonne les populations palestiniennes. Beaucoup d'autres ont été tués dans d'autres parties des territoires palestiniens alors qu'ils participaient à des actions non-violentes. Des centaines d'autres ont été incarcérés.
Dernièrement, Israël lançait une opération pour emprisonner les organisateurs de ce mouvement pacifique qui lutte sous diverses formes, comme des marches hebdomadaires ou d'autres manifestations, qui ont lieu dans des petits villages de Palestine, loin de l'attention des médias.
Le premier Gandhi palestinien à avoir été appréhendé au cours de cette récente purge, c'est Mohammad Othman, arrêté le 22 septembre alors qu'il revenait de Norvège où il avait fait campagne pour les stratégies de résistance non-violente (le mouvement BDS, NDT) pour combattre l'oppression israélienne et la confiscation des terres palestiniennes.
Il est actuellement détenu depuis 107 jours sans chef d'accusation, enfermé la plupart du temps dans une cellule d'isolement.

Le deuxième, c'est Abdallah Abu Rahma , instituteur et cultivateur, arrêté chez lui le 10 décembre, le seul à être accusé d'un crime. Après l'avoir détenu pendant plusieurs jours, Israël a fini par trouver un chef d'accusation: "détention illégale d'armes" – à cause d'un panneau qu'il avait fabriqué en utilisant des grenades de gaz lacrymogènes et des balles usagées qu'avaient tirées les soldats israéliens sur les manifestants pacifiques (une de ces grenades avait traversé le crâne de Tristan Anderson , un Américain qui photographiait la manifestation non-violente, et à qui on a dû enlever le lobe frontal droit).

Le troisième, c'est Jamal Jumah , leader rompu aux actions sur le terrain, qui a été arrêté par les forces d'occupation israéliennes le 16 décembre et qui est actuellement détenu, enchaîné et souvent les yeux bandés, à la suite de décisions kafkaïennes prises par l'armée israélienne.

Les Palestiniens sont engagés dans l'action non-violente depuis des dizaines d'années.

La dernière fois que je suis allée à Naplouse, on m'a parlé de cette énorme manifestation non-violente qui avait eu lieu en 2001 – où, selon les estimations, entre 10.000 et 50.000 Palestiniens, hommes, femmes et enfants, participaient à une marche pacifique. Les habitants de Naplouse de tous horizons s'étaient réunis pour l'organiser - des élus, divers partis politiques, des religieux, des laïques, des musulmans, des chrétiens.
Calquant leur action sur celles qu'ils avaient vues avec Martin Luther King, ils avaient défilé en se tenant par le bras, persuadés que les Israéliens ne leur tireraient pas dessus et que le monde leur prêterait attention. Les forces israéliennes avaient dès le début tué 6 personnes et en avaient blessé beaucoup plus. Et personne n'en a jamais entendu parler.
A "If Americans Knew" ("si les Américains savaient"), nous travaillons actuellement à une vidéo pour essayer de remédier à cela. Nous ne pouvons plus rien faire, hélas, pour ceux qui sont morts.
Mais vous, Bono, vous pouvez faire beaucoup. Vous pouvez vous servir de votre talent et de votre célébrité pour parler de ces faits au monde entier. Vous pouvez, dans une de vos rubriques du NYT, parler de ces Gandhi palestiniens qui croupissent dans les prisons israéliennes et exiger qu'ils soient libérés. Vous pouvez écrire une chanson sur ces Martin Luther King palestiniens que vous appeliez de vos vœux, et en la chantant, vous pouvez leur sauver la vie.
Car la réalité, c'est que la résistance passive n'est efficace que si elle est visible dans le monde entier. Quand elle est rendue invisible parce que le New York Times, l'Associated Press, CNN, Fox News, et les autres n'en parlent pas, ceux qui la pratiquent sont en danger de mort, et leurs efforts d'utiliser la non-violence contre l'injustice sont voués à l'échec.
Ayant proclamé dans le New York Times que vous êtes favorable à la résistance civile non-violente, vous avez maintenant l'occasion de prouver votre engagement à cette cause.

Ont été tués par les forces israéliennes alors qu'ils manifestaient contre la construction du mur sur les terres palestiniennes: (source:http://palsolidarity.org/2009/06/76...)

5 juin 2009:
Yousef ‘Akil’ Tsadik Srour, 36 ans
Mort après avoir été touché à la poitrine par une balle réelle de calibre 5,5 mm au cours d'une manifestation contre le Mur à Ni' lin.

17 Avril 2009:
Basem Abu Rahme, 29 ans
Mort après avoir été touché à la poitrine par une grenade de gaz lacrymogène au cours d'une manifestation contre le Mur à Bil’in.

28 décembre 2008:
Mohammad Khawaja, 20 ans
A été touché à la poitrine par une balle réelle au cours d'une manifestation contre l'offensive israélienne à Gaza. Mohammad est mort à l'hôpital le 31 décembre 2009.

28 décembre 2008:
Arafat Khawaja, 22 ans
Tué par balle réelle à Ni' lin au cours d'une manifestation contre l'offensive israélienne à Gaza.

30 juillet 2008:
Youssef Ahmed Younes Amirah, 17 ans
touché à la tête par des balles en "caoutchouc" au cours d'une manifestation contre le Mur à Ni’lin. Youssef est mort des suites de ses blessures le 4 août 2008.

29 juillet 2008:
Ahmed Husan Youssef Mousa, 10 ans
Abattu alors que lui et plusieurs de ses amis tentaient d'enlever des rouleaux de fils de fer barbelés de terres appartenant au village de Ni’lin.

2 mars 2008:
Mahmoud Muhammad Ahmad Masalmeh, 15 ans
abattu alors qu'il essayait de sectionner la partie du mur de barbelés à Beit Awwa.

28 mars 2007:
Muhammad Elias Mahmoud ‘Aweideh, 15 ans
Abattu au cours d'une manifestation contre le Mur à Um a-Sharayet – Sémiramis.

2 février 2007:
Taha Muhammad Subhi al-Quljawi, 16 ans
Abattu alors que lui et deux de ses amis tentaient de sectionner les fils de fer barbelés du mur au camp de réfugiés d'Qalandiya. Touché à la hanche, il est mort des suites d'une hémorragie après être resté longtemps sur place sans secours.

4 mai 2005:
Jamal Jaber Ibrahim ‘Asi, 15 ans
Abattu au cours d'une manifestation contre le Mur à Beit Liqya.

4 mai 2005:
U’dai Mufid Mahmoud ‘Asi, 14 ans
Abattu au cours d'une manifestation contre le Mur à Beit Liqya.

15 février 2005:
‘Alaa’ Muhammad ‘Abd a-Rahman Khalil, 14 ans
Abattu alors qu'il lançait des pierres sur un véhicule israélien conduit par des gardes de sécurité privés près du mur à Betunya.

18 avril 2004:
Islam Hashem Rizik Zhahran, 14 ans
Abattu au cours d'une manifestation contre le Mur à Deir Abu Mash’al. Islam est mort des suites de ses blessures le 28 avril 2004.

18 avril 2004:
Diaa’ A-Din ‘Abd al-Karim Ibrahim Abu ‘Eid, 23 ans
Abattu au cours d'une manifestation contre le Mur à Biddu.

16 avril 2004:
Hussein Mahmoud ‘Awad ‘Alian, 17 ans
Abattu au cours d'une manifestation contre le Mur à Betunya.

26 février 2004:
Muhammad Da’ud Saleh Badwan, 21 ans
Abattu au cours d'une manifestation contre le Mur à Biddu. Muhammad est mort des suites de ses blessures 3 mars 2004.

26 février 2004:
Abdal Rahman Abu ‘Eid, 17 ans
Mort d'une crise cardiaque quand des grenades de gaz lacrymogènes ont atterri dans sa maison au cours d'une manifestation contre le Mur à Biddu.

26 février 2004:
Muhammad Fadel Hashem Rian, 25 ans
Abattu au cours d'une manifestation contre le Mur à Biddu.

26 février 2004:
Zakaria Mahmoud ‘Eid Salem, 28 ans
Abattu au cours d'une manifestation contre le Mur à Biddu.

Notes:

  • Mohammad Othman

Al Haq, l'antenne de Cisjordanie de la Commission Internationale de Juristes à Genève écrit :

... dans le cadre de leur campagne de répression , qui a coïncidé avec la parution du rapport Goldstone, les forces israéliennes ont relancé les raids quotidiens à l'aube dans les villages touchés par le Mur, arrêtant des enfants et des adolescents , dans le but de leur arracher des aveux sur les dirigeants locaux importants du mouvement de lutte contre le Mur d'apartheid, et ont continué à intimider les militants en détruisant des biens leur appartenant et en les menaçant de les placer en détention. Israël a ensuite ciblé directement le mouvement populaire "“Stop the Wall”, arrêtant et intimidant ses leaders …

Le village de Mohammad Othman Jayyous , a été anéanti par le Mur d'Apartheid.

  • Abdallah Abu Rahma a été appréhendé quand 11 jeeps de l'armée israélienne ont entouré sa maison et que les soldats ont fracassé la porte d'entrée, fait sortir manu militari Abdallah du lit, et après l'avoir laissé brièvement dire au revoir à sa femme Majida et à leurs trois enfants, Luma, 7 ans, Lian, 5 et Laith, 8 mois, ils lui ont bandé les yeux et l'ont emmené en garde à vue."

Le 6 janvier, Abdallah a écrit:

Je veux marquer le début de la nouvelle décennie où je suis prisonnier dans un camp de détention militaire. Toutefois, depuis la cellule de l'armée d'occupation, je commence cette nouvelle année avec détermination et espoir. Que nous soyons confinés dans la prison à ciel ouvert qu'est devenue Gaza, dans les prisons militaires de Cisjordanie, ou dans nos propres villages entourés du Mur d'Apartheid, les arrestations et les persécutions ne nous font pas faiblir. Elles ne font que renforcer notre engagement à transformer 2010 en une année de libération grâce à la résistance civile non-violente.
Le prix que je nous devons, moi et beaucoup d'autres, payer au détriment de notre liberté ne nous dissuade pas. Je voudrais que mes deux filles et mon petit garçon n'aient pas à le payer en même temps que moi. Mais pour mon fils et mes filles nous devons poursuivre la lutte pour la liberté"…

  • Associated Press

A la suite de l'étude réalisée par "If Americans Knew" sur l'Associated Press, nous avons écrit: “…nos analystes ont étudié les centaines d'articles publiés par l'AP concernant la question sur Israël et la Palestine.
Les actions de résistance palestinienne comprennent des marches non-violentes et d'autres actions, dont de nombreuses ont été réalisées avec la participation de militants internationaux, de citoyens israéliens et de groupes de différentes confessions. Ce mouvement de résistance civile non violente est un sujet très important dans les Territoires Palestiniens - de plus en plus de gens en faisant partie - en 2004, le site "Palestinian News Network" a publié des billets sur 79 manifestations importantes exclusivement pacifiques.
Malgré cela, nous n'avons trouvé aucun article où l'AP décrivait une manifestation palestinienne non violente ou d'autres actions comme étant non violentes ou n'utilisant pas la violence.

Alison Weir est directrice de "If Americans Knew", qui informe sur la question Israël-Palestine. Elle a appelé au téléphone et envoyé un fax à la compagnie qui gère les affaires de Bono à la fois à New York et à Dublin pour essayer d'entrer en contact avec lui, mais n'a eu aucune réponse à ce jour. Ceux qui souhaitent en faire de même peuvent tenter de les joindre au 212.765.2330 / fax: 212.765.2372.

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Pour revenir sur Bono.

Un billet est paru récemment pour parler justement de cette rubrique de Bono ("Ten for the Next Ten", Dix propositions pour les dix prochaines années) dans le NYT: "Bono’s Bad Ideas" par Steven Sherman / January 7th, 2010 publié par Dissident Voice.

Extraits:
"''Sans vouloir entrer dans des détails infimes, je déteste Bono. Il symbolise tout ce qui ne va pas dans le libéralisme du style Clinton/Blair : un désir intense de sembler s'intéresser au monde, seulement égalé par une totale répugnance à s'opposer au complexe militaro-industriel qui fait obstacle au progrès.
Sur la question qui aurait constitué un test minimal de convictions – s'opposer à la guerre en Irak – Bono a échoué. Et, par-dessus le marché, c'est un champion de l'évasion fiscale.''
''Récemment, le New York Times l'a engagé comme chroniqueur invité. Le 3 janvier dernier, Bono proposait ses "Dix idées qui peuvent rendre les dix années à venir plus intéressantes, plus saines ou plus conviviales".
Je ne m'étendrai pas sur son idée qu'il faudrait rendre les voitures plus sexy (pourquoi pas des chemins de fer weight watcher, aussi?), ou sur sa proposition d'un "festival d'Abraham" qui unirait le judaïsme, la chrétienté et l'islam, de préférence à Jérusalem (ça n'a pas déjà été fait, ça, dans cette ville, sous forme d'une coalition qui dénonçait une marche pour les droits des homosexuels?), ou encore sur sa remarque concernant la coupe du monde 2010 qui aurait lieu en Afrique du Sud (est-ce réellement une "idée"?).
Et puis, passons sur les trois idées concernant des questions scientifiques (l'angiogénèse, la téléportation quantique et les rotavirus)''.
Il reste donc 4 idées où s'étale le pire de Bono.
(...)

(Je résume rapidos: 1 - la propriété intellectuelle, où Bono, sans surprise, soutient les majors contre les "pirates", sous prétexte de protéger la créativité des pauvres petits auteurs – toujours la même chanson, quoi. Pourquoi ne les ferait-il pas monter sur sa scène à lui pour les faire connaître? il y a de la place, pourtant.
2 – "pollueur payeur", le pollueur paie au non-pollueur – à savoir, le pauvre bougre africain qui ne bénéficie de rien, ni eau, ni électricité, qui vit dans un truc ultra-sommaire et qui fait pousser trois légumes sans savoir s'il pourra manger le jour-même - et on équilibre comme ça – pas moins cynique que les pires capitalistes, donc.
3 - il préconise que les Etats composent avec les ONG plutôt qu'avec les gouvernements, enfin un truc comme ça. A lire, si ça vous intéresse; une vraie revolucion à la Bono).

Et Point 4, nous y voilà:

Finalement, Bono proclame: ‘Viva la (Nonviolent) Revolucion. Et s'il s'en était tenu là, en ajoutant simplement "amen", ok. Mais il poursuit en disant: "Et donc, je place mes espoirs sur la possibilité – si éloignée soit-elle à l'heure actuelle – que les régimes de Corée du N, du Myanmar et d'ailleurs réalisent les problèmes que posent aux tyrans des citoyens révoltés (dans des endroits comme l'Iran, NDLR) et que ceux qui vivent dans des endroits où règnent la colère et le désespoir, des endroits comme les Territoires Palestiniens, se trouvent dans les jours prochains leurs Ghandi, leurs Martin Luther King, leur Aung San Suu Kyi"
Attendez, ne me dites pas qu'un paragraphe qui glorifie la non-violence se transforme en une nouvelle attaque contre les Palestiniens!
Il y a eu, chez les Palestiniens et leurs partisans, des tas de leaders de mouvements de résistance non violente – hélas, leur destin est de finir en prison, d'être torturés ou tués par les Israéliens et/ou bien d'être ignorés par les médias occidentaux.
Une idée véritablement nouvelle serait que Bono et ses amis se montrent solidaires des Palestiniens, en particulier quand les manifestations contre Israël sont pacifiques. Par exemple, il aurait pu poser son jet au Caire le weekend dernier pour se joindre aux 1400 citoyens du monde entier afin d'exiger que l'Egypte leur permette de se rendre à Gaza.
Mais il n l'a pas fait, et seuls les accros aux infos les plus vigilants aux Etats-Unis ont entendu parler du refus de l'Egypte de les autoriser à entrer à Gaza.

(…)

Et puis, oui, Viva la (nonviolent) revolucion! Pour que des vagues de manifestations non-violentes puissent revendiquer l'amélioration immédiate au niveau mondial des infrastructures destinées au logement, à l'éducation, à la santé, pour exiger l'accès à une information qui ne serait pas enserrée dans le carcan de la "propriété intellectuelle", pour exiger le droit des populations à se déplacer librement au-delà des frontières nationales, pour exiger la suppression de toutes les bases militaires étrangères, pour exiger de s'approprier les richesses indécentes des Bono de ce monde, pour tout exiger. Irréaliste? Pas aussi irréaliste que de s'attendre à un changement radical sans s'attaquer aux obstacles militaro-industriels qui barrent le chemin.

Steven Sherman
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